Le Club : COVID-19 - A la votre !
A la vôtre !
Dans la vie, il y a deux catégories de personnes : ceux qui boivent le verre à moitié vide et les autres qui le boivent à moitié plein. Il y a les guerres, les maladies, la misère, le chômage, la croissance en berne et le réchauffement climatique. Il y a Donald Trump et ‘Touche pas à mon poste’, les accidents de voiture et la banquise qui fond. Désormais, il y a le Covid-19. Pour ceux qui n’ont presque plus rien à boire, tout cela pèse sur leurs épaules et mine leur moral. Ce sont les Pessimistes. A l’aube de ces quatre nouvelles semaines de confinement, j’ai décidé d’offrir à tout le monde une bonne rasade. Finissons-en avec la déploration permanente.
La principale réjouissance de ces derniers jours est le rétablissement de notre cher ami Franck Dineur. Comme un certain nombre d’entre vous, nous avions appris avec stupéfaction son hospitalisation il y a deux semaines, infecté par le Covid-19, et nous suivions avec appréhension l’évolution de son état. C’est avec une certaine réjouissance que je peux vous annoncer que sa santé s’est améliorée et qu’il est d’ores et déjà rentré chez lui.
Le printemps est officiellement arrivé et comme chaque année, je suis admiratif du spectacle qui se joue dans tous les espaces verts. Je passe mes journées aux fenêtres de mon appartement, confinement oblige, à regarder les pousses des vivaces apparaître, les feuillages se développer, la végétation s’épanouir dans le jardin de la résidence. Un vent de jeunesse semble également s’être levé sur la concession de notre chère amicale. En effet, n’étant plus dérangés par tous les joueurs observants et commentant leur travail, Sébastien Brehamet a pu terminer la rénovation du chalet. L’éclairage de l’intérieur et du haut vent a également été installé. Depuis les jardinières ont repris leur place et des repose-boules ont été mis en place au niveau du bar d’été, de la terrasse et de l’entrée du Pavillon Moullière. Je tiens d’ailleurs à féliciter tout le travail accompli par toutes les personnes ayant pris part à ces splendides rénovations et au grand ménage de printemps qui en a suivi. Par ailleurs, l’ensemble des bancs et des poubelles ont été réparés et repeints. Enfin surtout, la tranchée permettant le raccordement de l’eau et de l’électricité entre le kiosque et le pavillon Moullière a été achevée. Huit mois de dur labeur et d’ingéniosité et surtout la patiente de « Seb » et d’Alexandre Vandier, « Micki » Mihaillovic et Alain Toussaint venus donner un coup de main vis-à-vis de notre cher « Dédé ». Leur enthousiasme ne s’arrête pas là. Ils comptent en effet se lancer prochainement dans la peinture du chalet, le renouvellement de l’affichage et l’installation de nouveaux porte-manteaux.
Nonobstant le confinement, notre club reste toujours un important site de visites au sein du Bois de Vincennes. En effet, si vous n’étiez pas déjà au courant, il y a maintenant près de trois semaines nous avons reçu des visiteurs, certes de manière illégale, qui ont exploré notre très belle concession. Ils ont découvert notamment la rénovation du Pavillon Moullière en forçant un volet et en fracturant une fenêtre ainsi que toutes les portes. Non contents de pouvoir consommer, notre cher Pierrot Solignac étant absent et le bar fermé, ils ont préféré prendre de l’argent dans les distributeurs plutôt qu’en déposer. Néanmoins vous constaterez que l’ABCSM reste toujours aussi attractif et est jugé de l’extérieur comme un bijou à dérober !
Néanmoins, au-delà du beau développement et de l’entretien de notre terrain et de ce brin d’humour, je suis bien placé pour savoir que ce confinement et cette isolation pèse sur notre moral et accessoirement sur notre santé.
Il est incroyable de constater à quel point, ce qui nous apparaissait comme un acquis nous manque cruellement lorsque tout à coup il nous est interdit, inaccessible. Ces choses simples et séculaires, comme aller à un concert, voir une pièce, un film au cinéma, participer à un festival ou un salon comme celui du livre, aller voir une expo de sculpture, de peinture, deviennent ces plaisirs rares dont nous nous promettons de nous délecter une fois la crise derrière nous. En cette période, nous avons tout de même la chance, pour une grande partie d’entre nous, de bénéficier de cette vitrine sur le monde qu’est internet et les réseaux sociaux. Et même si nous en constatons les limites induites par notre nature même d’êtres humains : le besoin de contacts, cette crise sanitaire et la vie qu’elle nous fait vivre nous rend au fil des jours, plus exigeants, plus lucides, plus ouverts. Aussi, je me permets de vous conseiller un certain nombre de programme que vous pourriez retrouver ou découvrir.
Vous êtes amateurs de grande musique ? Sachez que Radio France met à votre disposition plus de 3 000 enregistrements sur la plateforme de France Musique. L’Orchestre National de France, l’Orchestre philarmonique comme le Chœur de Radio-France, le seul symphonique en France, sont à portée d’oreilles pour de grands moments de gourmandises musicales. L’Opéra de Paris a mis également en ligne sur son site internet d’anciens spectacles gratuitement tel que Les contes d’Hoffman d’Offenbach ou Carmen de Bizet.
Coté théâtre, la Comédie Française a mis aussi à jour sa programmation en diffusant sur son site internet beaucoup de pièces en libre accès. Les projecteurs de théâtre se sont éteints, mais dans nos souvenirs, nos émotions, ils nous éclairent encore. Les performances en ligne ne remplaceront jamais le réel mais durant cette quarantaine, elles nous permettent de patienter tout en remplissant notre appétence aux spectacles, tout en imitant au mieux, les liens qui nous unissent.
Vous souhaitez visiter un musée ? C’est désormais chose possible grâce à la plateforme numérique lancée par le Ministère de la Culture. Des coiffes traditionnelles des femmes Kanouri du Niger en passant par de rares et sublimes enluminures de la Renaissance, ou d’un rendez-vous avec Sigmund Freud lui-même… un extraordinaire lien car d’une richesse inénarrable.
L’ennui et la monotonie vous guette ? Vous êtes désormais armés pour passer le temps en redécouvrant notre exceptionnelle culture française.
In fine, j’espère que ce petit vent de fraicheur vous aura fait du bien et vous aidera à aborder cette longue période de confinement. Le proverbe stipule qu’en restant optimistes, les gens sont plus heureux et en meilleur santé. Alors prenez des verres et servez-vous de quoi festoyer. Mais attention, je ne vous pousse pas à l’alcoolisme, seulement à la moitié !
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Nicolas DONNART
