Nostalgie ou pas ?

Ce laïus s’adresse aux sociétaires âgés de plus de 60 ans (les plus jeunes ne peuvent pas comprendre, mais toutefois essayer). Quelle est la forme d’insouciance que nous tous voudrions retrouver et qui nous file entre les doigts ? Vous savez, ces trois ou quatre années qui nous sortent de l’enfance où rien nous semble important, où l’égo se développe comme il peut simultanément aux poils sur le menton, où l’acné ravageur pousse au désespoir. Bien sûr, c’est l’adolescence, époque bénite des premiers émois, des baisers volés des jeux interdits, des battements de cœur à tout rompre et des chagrins d’amour ! C’est l’âge de la confusion des sentiments, du temps des serments, du premier verre de trop, des jugements à l’emporte-pièce. Le grand môme sait tout, dans tous les domaines, il est immortel et pense que l’âge canonique se situe autour de 40 ans

Et puis, il vieillit et devient un adulte. Quelle horreur ! Il ou elle a 70 ans aujourd’hui et ne peut revenir en arrière. Mais nostalgique ou pas il se souvient. Le temps ne comptait pas, il vivait au jour le jour, l’avenir était prometteur. Tout était possible, rien d’interdit, la liberté dont il jouissait le portait à oser, à entreprendre. Il se trompait, se relevait, travaillait davantage ou changeait sa vie, rien n’était irrémédiable. Elvis, les Beatles, les Stones hurlaient ses 20 ans, le poussaient à gesticuler. La jeunesse s’exprimait à travers Warhol, Magritte, Giacometti, Godard, Chabrol, Woodstock, Hair, Camus, Vian, Sartre et Sagan, ainés précurseurs du grand chambardement. Il évoluait vers une nouvelle manière de vivre, « l’existentialisme », où l’adulte qu’il était devenu était responsable de ses actes, de ses propres valeurs et de son destin !

Mon œil oui ! Je retourne en enfance, c’est plus mieux ! 😜