Le Club : COVID-19 - We are the Champions !
Vous êtes tous des Héros
J’ai grandi à Charenton avec trois adhérents, partagé plus de 20 ans de mon existence avec 40 d’entre vous et 7 ans à l’ABCSM. Quel que soit le sociétaire, je crois le connaitre un peu, pas mal ou bien. Les circonstances au club facilitent les rencontres. Que ce soit lors de votre inscription, en prenant un verre, voire deux, assis sur un banc ou au cours d’une partie de pétanque, de rami, d’un évènement, une occasion nous a rapproché. Dans l’alchimiste, Paul Coelho prétend que nous sommes l’incarnation de notre propre légende personnelle. Freddy Mercury du groupe Queen chante « We are the Champions ». L’écrivain et le musicien sont pertinents.
Je déclare avec certitude que nous sommes tous des héros, non pas au sens mythique du terme mais au sens plus large de ce qui a constitué nos existences. Qui n’a pas subi dans sa vie un grave ennui de santé, une douloureuse séparation, l’une des 100.000 péripéties qui jonchent le parcours d’une vie ? Quels sont ceux ou celles qui ne sont pas tombés une, deux ou trois fois et ne se sont pas relevés courageusement ? Ou encore ceux, déracinés, croyant à une vie meilleure ailleurs qui malgré tous les obstacles ont tracé leur route à force d’obstination. Enfin nous tous, pour qui la vie n’a pas été forcément rose et qui en plus d’un climat particulièrement anxiogène depuis longtemps sommes affligés d’une pandémie de merde aux yeux bridés qui n’en finit pas. Et nous ne serions pas des héros ?
Evidemment, dans notre nouvelle peau, notre comportement change. Dorénavant, nous rentrerons au club la tête haute, bien droit, interdiction de courber l’échine ! Notre allure générale affichera le plaisir de nous retrouver. L’antenne vestimentaire de laissera rien au hasard, chaussures de sport souples ou de ville cirées comme un euro neuf. L’esprit à la plaisanterie et la galéjade nous saluerons nos potes et parfumés des meilleures fragrances nous embrasserons nos amis (bien sûr après cette saloperie de covid). Jamais mauvais joueurs, nous accorderons à nos plus maladroits adversaires le bénéfice de la malchance, même si nous triomphons 13 à 2. Nullement tenté d’infliger une fanny, nous feindrons un malaise ou une épine dans le pied à 12-0. Nous pousserons la courtoisie jusqu’à jouer avec l’autre sexe sans paraitre faire le moindre effort (haro sur les sexistes/ machos). Les femmes vêtues élégamment joueront jambes fléchies aux boules, genoux serrés à table aux cartes. Tous les soirs après une journée ensoleillée passée sous le chant mélodieux d’oiseaux, corneille mises à part, et du craquement des noisettes des écureuils, nous passerons boire un verre au bar du chalet entouré de la meilleure compagnie.
Nous évoquerons nos vies de Héro, d’aventuriers, de joueurs patentés sans que dubitatif aucun sociétaire ne soit surpris d’être aussi bien entouré. Il sera tard et avant de franchir la porte pour sortir de son club, le Héro saluera d’un Ciao et d’un signe de la main. Les Héros sont aussi fatigués.