Le Club : Editorial du Président de l'ABCSM
Liberté en danger
Aujourd’hui avec les chaines d’infos en continue (BFM, LCI), les réseaux sociaux (Facebook, Twitter), la presse d’opinion au dépend de la presse d’information (Le Figaro, Le Monde), l’Assemblée Nationale qui légifère à tour de bras par ordonnance, la préfecture qui décrète et la mairie qui prononce des arrêtés, le Français ne sait plus à quel saint se vouer au sujet des libertés qui se réduisent comme peau de chagrin.
Avant, le quidam se posait des questions sur les tous les évènements qui jalonnaient son existence ! Il répondait en retenant deux ou trois solutions et en appliquait une. Il se sentait responsable de son choix et agissait. Aujourd’hui, c’est le contraire. Le quidam a la réponse avant de se poser la question, c’est plus facile, ça l’abêtit totalement et lui retire toute responsabilité. L’autre à penser, voulu et su à sa place. Lui n’a pas osé, n’a pas décidé, l’autre est responsable. Mais alors la liberté dans tout ça, où est-elle ? Faut il subir et se résigner ?
Insidieusement, c’est bien notre chère liberté individuelle qui bafouée et dont il s’agit de diminuer l’importance, d’abord en réduisant son espace avant d’en supprimer l’essence. Surveillés et épiés dès que nous sortons de chez nous par des milliers de caméras, localisés et écoutés sur nos smartphones, fichés et répertoriés par la carte vitale, étudiés et disséqués par des statisticiens sur nos habitudes de vie par le biais d’internet, de quoi sommes-nous libres ? C’est la béatitude ! A condition de respirer quand même ! Méfions-nous de la facilité à la veille de recevoir chez nous des choses dont on ne sait pas encore que nous en ayons besoin. Nous risquons l’infantilisme !
Prendre du temps pour réfléchir à la place de ceux qui prétendent faire pour notre bonheur serait très utile en termes de jouissance de nos libertés. La responsabilité individuelle engendre cette liberté de faire bien ou mal, mais de faire. Retirer à une majorité d’entre nous « la responsabilité », c’est forcément d’être heureux, à notre seule initiative, individuellement quand nous le voulons. Si je veux quelque chose, je le demande, je l’ai ou pas. Mais je n’ai que faire de ce qu’à longueur de temps, on me propose, on veut me vendre, on veut me faire savoir ! je suis responsable.
Notre dernier grand clown et philosophe COLUCHE disait il y a 40 ans à propos du consumérisme et de la liberté « quand je pense qu’il suffirait que ça ne se vende pas pour que personne ne l’achète ». Et une expression française montre nos limites : « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».
Je ne veux pas par ses quelques mots réveiller les consciences et n’en ai nullement la prétention. J’ai trop de respect pour chacun de vous pour vous affliger d’une leçon quelconque mais je chéris trop « la liberté » pour ne pas vous donner ici mon sentiment que rien ne vous oblige à partager ! C’est ça la liberté.